Dans ses rêves les plus fous, Francky se serait vu franchir le cap des séries du 800 m sur ces Mondiaux de Londres 2017. Dans la difficulté certes, au temps bien sûr et pas à la place, en battant son record personnel. Bref, en passant ric-rac en demi-finale dans le sillage de Nijel Amos, Pierre-Ambroise Bosse et Adam Kszczot. Mais la réalité, qui n’a que faire des rêves, en a décidé autrement. Francky est resté à la porte des demi-finales, il n’a pas pu battre son record personnel, mais a sorti au final une course remarquable et globalement maîtrisée.

 Dans une série énorme face à 7 coureurs redoutables

Petit retour sur l’événement. Ce samedi 5 août, Francky est placé dans la cinquième série du 800 m, considérée comme la plus relevée par le journal « L’Equipe » comme par les spécialistes. A ses côtés sur la ligne de départ, 7 coureurs redoutables, que du lourd : le Français Pierre-Ambroise Bosse (RP : 1’42’’53) 4^e aux JO de Rio, le Bostwanais Nijel Amos (RP : 1’41’’73) vice-champion olympique de la distance en 2012, le Polonais Adam Kszczot (RP : 1’43’’30) vice-champion du monde en 2015 et champion d’Europe en 2014 et 2016, l’Irlandais Mark English (RP : 1’44’’84), l’Egyptien Hamada Mohamed (RP : 1’44’’98), le Marocain Mostafa Smaili (RP : 1’45’’05), l’Ougandais Abu Salim Mayanja (RP : 1’47’’17). Fermez le ban ! Les armes de Francky pour espérer rivaliser avec tous ces cadors du 800 m : tout un travail de préparation sur la piste du stade Hélène-Boucher à Saint-Brieuc, un record personnel à 1’50’’39, une grosse motivation. Sur sa série de Londres, Francky s’est battu comme un lion, s’est accroché longtemps dans la foulée de l’Irlandais English, a vu devant lui l’Egyptien Mohamed fauché en pleine course par une blessure, a frôlé l’accrochage avec le Polonais Kszczot... et a pris un éclat à la sortie du dernier virage sur l’accélération finale. On le retrouve assis sur la piste après la ligne d’arrivée, reprenant son souffle, puis saluant furtivement Pierre-Ambroise Bosse en pleine interview en direct sur France 2. Les chronos de la course : 24’’92 temps de passage au 200 m, 52’’26 au 400 m, 1’51’’76 temps officiel de Francky (1’52’’97 à Rio).

 « Francky est encore au contact des meilleurs à 150 m de l’arrivée »

L’entraîneur Vincent Le Dauphin, aux premières loges au Stade olympique de Londres pour voir la course de Francky, nous livre son analyse : « Francky a franchi une étape par rapport à Rio car il est encore au contact des meilleurs à 150 m de l’arrivée. Maintenant pour rester avec eux, c’est clairement une marche au-dessus. Mais il n’a que 19 ans et deux ans d’athlétisme dans les jambes, dont un an à peine sur 800 m, il ne faut pas l’oublier… Quel chemin parcouru depuis ses débuts ! Sur sa course de Londres, il a très bien géré les choses. On peut simplement lui reprocher ce petit péché d’orgueil à 350 m de l’arrivée quand il se décale pour essayer de doubler l’Irlandais, parcourant ainsi plus de chemin et manquant de trébucher avec Adam Kszczot qui revient de derrière. D’un point de vue “comptable”, il est en 1’35’’0 (officiel) à 100 m de l’arrivée. Un chrono de 1’49’’3 ou 1’49’’4 était donc envisageable… Malheureusement, je pense qu’il craque plus nerveusement que physiquement, d’abord sous le poids de l’événement (et des 60 000 spectateurs dans le stade dès le matin !), et bien sûr au regard des “avions” qu’il avait devant lui : Amos, Kszczot, Bosse, c’est quand même pas de la roupie de sansonnet, plus l’Irlandais English, l’Egyptien Mohamed et le Marocain Smaili. Sa série était très forte. Il sait maintenant l’écart qui le sépare des meilleurs… »

 Evidemment, on est impatient de connaître la réaction de Francky après sa course. Il suffit de lire le très bon article, signé David Kalfa, paru sur le site de RFI (Radio France internationale) le dimanche 6 août (voir le lien ici).