Arrivée au stade Jean Manfrédi, à Fougères, petit écrin champêtre idéal pour pratiquer la marche, la petite délégation de l’UACA comptait 6 marcheuses et marcheurs et une juge, Lydie, maman des Benjamines Maiwenn et Lenaig, qui a vite trouvé sa place dans le jury grâce à sa maîtrise parfaite du Logica. Un chouette décor, on l’a vu, près de 90 athlètes adeptes de la marche, dont une majorité d’Ille-et-Vilaine (avec le HBA et Athlé Pays de Fougères en force), une escouade de juges attentifs à la technique, et une météo dans tous ses états, alternant soleil sur fond de grand bleu, nuages lourds de menaces, pluie battante, crachin, éclaircies soudaines, et même de la grêle pour finir.

Cette 3e manche a débuté par le 10 000 m marche et l’usante épreuve de l’heure : un cocktail d’endurance, de persévérance et de souffrance, très prisé des dur(e)s à cuire. Ils et elles étaient 13 au départ, tout l’art consistant, la fatigue aidant, à rester propre dans la technique et éviter le couperet de la disqualification (le carton rouge fatal). A ce petit jeu, saluons la belle performance de Roseline Le Nay (Athlé Pays de Fougères), ancienne jeune athlète et marcheuse de l’UACA, qui a bouclé son 10 000 m en 57’18’’87 et a parcouru 10 515 m dans l’heure (mesurés à la roue de géomètre, comme pour tous les concurrents), une performance de grande championne de la discipline qu’elle est. Patrick, notre dur à cuire de l’UACA, avait préféré faire l’impasse sur l’heure, trop fatigué par une grosse semaine d’entraînement et un genou titillé par une douleur.

A 13 h 30, heure du café et du partage des chocolats de Pâques, les 21 Benjamines et Benjamins s’alignent au départ du 2 000 m marche (5 tours de piste), avec nos jeunes championnes Anna, Maiwenn et Lenaig, et notre champion Quentin. Un beau peloton dans lequel il va falloir jouer des coudes et tenir la cadence pour espérer bien figurer. Surtout que les juges placés aux quatre coins de la piste veillent au grain et distribuent des cartons-avertissements à ceux qui ne respectent pas la technique. Devant, ça va très vite, sous l’impulsion de jeunes athlètes qui ont déjà bien intégré les cadences infernales aux limites du courir et du marcher... Nos jeunes, très propres dans la technique, ont préféré partir un ton au-dessous pour finir plus fort. Quentin ne se laisse pas impressionner, grignote de précieuses secondes et termine à la bagarre en 13’10’’89 (RP), améliorant son record de 15 secondes (à 9,11 km/h). Lenaig déchaînée ne lâche rien, mental de fer et toutes griffes dehors, elle termine en accélération progressive en 13’37’’02 (RP), pulvérisant son record de 35 secondes (à 8,9 km/h). Anna, malgré un genou qui grince et la freine dans sa vitesse de croisière, serre les dents et finit fort dans le sillage de Lenaig en 13’40’’82. Et que dire de Maiwenn qui, au prix d’un finish de folie, remonte 40 mètres en un tour sur la concurrente qui la précède, avant de la lâcher au sprint dans la dernière ligne droite (oui, on sprinte aussi à la marche) pour terminer en 14’21’’72 (RP), record battu de 25 secondes (à 8,5 km/h). Sa déclaration à chaud, grand sourire et encore toute essoufflée de son effort : « J’ai cru que j’allais mourir à l’arrivée... et puis non. » Et Maiwenn n’en était qu’à sa 2e compétition de marche... Une sacrée performance d’ensemble de nos quatre as de la marche.

Fin de la 3e manche du Mario Gatti. A peine le temps de rejoindre le minibus que dégringole du ciel une cinglante volée de grêle. A croire qu’il existe un dieu pour les marcheurs (sans doute Hermès, le dieu protecteur des sportifs, le messager aux sandales ailées pour marcher plus vite), car à part l’heure et le 10 000 m douchés sur la fin par la pluie, le soleil a toujours percé et brillé au moment des épreuves. Le bilan pour nos 6 athlètes de l’UACA : 4 records personnels battus, 33 points récoltés sur cette manche, et une remontée à la 7e place au classement des clubs bretons avec un total de 98,75 points. Ils peuvent dire aussi un immense merci à Lydie, notre juge du jour, qui par sa présence a permis à l’UACA de ne pas perdre 10 points en pénalités. La grosse satisfaction sur cette compétition : l’application et la bonne concentration de nos jeunes pour respecter la technique de marche dans l’esprit et la règle. Des performances aux chronos plus flatteurs s’obtiennent parfois au détriment des règles strictes de cette discipline...